Les gravures de Jean Nazelle ne se démultiplient plus; un tirage 1/1 suffit, chaque feuille est unique et conduit à la suivante, différente, dans l’urgence toujours vive de graver le visible et ce qui ne se dit pas.

Les peintures de Nicole Hassler produisent un effet étrange, mélange de netteté clinique et d’irradiante féminité, qui tient à l’univers parallèle dans lequel la plasticienne choisit ses matériaux. Laques de vernis à ongles et poudres à paupières, les couleurs de la cosmétique sont invitées dans le champ de la peinture monochrome où elles croisent les questions liées à l’apparence et à l’identité.
La peinture de Gregorio Pedroli (1951) esquive les définitions ; entre flou et précision, géométrie et expression, l’image fixe qui affleure à sa surface semble contenir la mémoire d’un processus; tout juste lisibles, enfouis par strates de couches transparentes, des motifs divers et récurrents surgissent, se recouvrent puis s’annulent dans le temps. La Fondation Louis Moret poursuit l’exploration de la scène artistique tessinoise à travers cette invitation à découvrir l’oeuvre de Gregorio Pedroli, peintre et graveur.
La peinture de Jean Scheurer se tient dans l’équilibre tendu entre l’ordonnancement de la géométrie – un désir de construction, la clarté des intentions – et la tentation de la frange, quand la ligne droite s’effiloche et qu’un souffle l’émancipe. Zone grise explore cette tranquille incertitude.